En 1990, le Liban déclare à l’international la fin d’une guerre civile de 15 ans. Cet événement s’apparente pourtant plus à un cessez le feu qu’à une véritable réconciliation. En 2015, la guerre idéologique bat encore son plein, rien n’est résolu, tout est étouffé.Un projet urbain participatif proposé à Beyrouth se déroule en plusieurs phases. C’est une nouvelle manière de traiter le thème de la mémoire qui est autant nostalgique que d'actualité.
La mémoire ou le souvenir sont présentés comme le moteur du projet urbain participatif. Les archives sont les agents et les habitants les acteurs de la transformation de la ville. La stratégie d’ensemble vise à réconcilier l’histoire non écrite des sites du patrimoine de guerre et de réactualiser une mémoire en voie d’effacement.Dans un premier temps, une plate-forme virtuelle participative recueille et situe des paroles et images. Les archives sont ensuite projetées en ville sur les sites du patrimoine de guerre, afin de créer des espaces politiques de dialogue entre les différentes communautés.
Mettre en discussion les divisions de la ville, remuer les mots et les images, agiter les imaginaires... Le projet a pour ambition de provoquer des rencontres et générer un débat sur l’avenir du patrimoine de guerre.A l’issue de cette mise en débat, une prise de conscience de l’importance de la mémoire pour la croissance de la ville permet de proposer des interventions stratégiques de revalorisation et redéfinition de ces sites délaissés.La nostalgie devient source de rétrospection positive pour le développement futur de la ville de Beyrouth.
"C’était la guerre, et c’était la ligne de démarcation. Personne n’avait le droit de passer et personne n’avait le droit de gagner la guerre."
"C’était une guerre bizarre, une guerre de weekend. Les gens qui faisaient la guerre le samedi avant-midi étaient en boîte de nuit en train de danser le soir à Jounieh."
"On vit dans de l urgence. Il y a quelque chose au Liban, on est dans l’urgence, dans l’immédiat, dans la survie. C’est à dire qu’un immeuble peut monter du jour au lendemain parce qu’on a besoin d’y vivre."